La LegalTech, acronyme issu de l’expression anglaise Legal Technology, désigne au sens large l’application des technologies numériques aux services juridiques. Apparu aux Etats-Unis et au Royaume-Uni à la fin des années 2000, ce terme renvoie aux technologies mettant à la disposition du justiciable et des professionnels du droit, des outils permettant de les aider dans des tâches de gestion telles que la facturation, le classement de documents ou la comptabilité. Aujourd’hui, la LegalTech comprend également l’IA d’apprentissage automatique et les solutions de gestion des contrats telles que les CLM, qui soutiennent toutes le juridique en tant que moteur de valeur pour l’entreprise.
Quelles sont les technologies actuelles de la LegalTech ?
Parmi les nombreux exemples de technologies juridiques qui aident les avocats et les professionnels du droit à fournir des services juridiques, on compte notamment : la gestion des contrats, l’automatisation, la signature électronique, l’e-facturation ou encore l’intelligence artificielle au sein de CLM.
En effet, une grande partie du travail d’une équipe juridique interne consiste à rédiger, modifier et rechercher des informations pour aboutir à la réalisation de contrats complexes. Toutes ces tâches demandent naturellement beaucoup de temps et d’attention. La technologie permet donc d’alléger ces processus et d’augmenter la charge de travail et la productivité des équipes juridiques.
Ainsi, la LegalTech aide les juristes à accomplir leurs tâches plus rapidement et avec moins d’erreurs. La technologie permet aux équipes juridiques d’assumer leur rôle de générateur de revenus en automatisant et en rationnalisant les tâches juridiques pour se consacrer à des initiatives plus stratégiques.
Petite histoire de la LegalTech : des années 1970 à aujourd’hui
De la technologie juridique assistée par ordinateur (CALR) – qui était en fait le Google de la jurisprudence dans les années 70 – à la gestion de bout en bout du cycle de vie des contrats (CLM), la technologie juridique a évolué au fil du temps pour aider les équipes juridiques à assumer le fardeau d’un travail à forte composante textuelle avec une efficacité croissante.
Les années 1970 et 1980 ont donné le coup d’envoi de l’adoption de la technologie par les juristes : de plus en plus d’entreprises ont créé des outils dédiés à la recherche, au traitement de texte et à la gestion des dossiers.
Avant que l’entreprise américaine Lexis ne lance CALR (Computer Assisted Legal Research), les avocats effectuaient leurs recherches en épluchant la jurisprudence et en consultant les bibliothécaires juridiques. Il s’agissait d’un processus fastidieux qui se traduisait par des heures et des heures de travail interminable. Mais en 1973, LexisNexis (connu à l’époque sous le nom de Lexis) a créé le terminal rouge « UBIQ », permettant aux avocats d’effectuer des recherches de manière autonome.
Les ordinateurs personnels et les logiciels de traitement de texte ont également pris leur essor dans les années 1970 et 1980. Les avocats ont alors adopté ces outils pour créer, éditer et stocker des documents juridiques importants en deux fois moins de temps qu’à l’accoutumée.
Malgré l’adoption croissante de la LegalTech dans les années 1970 et 1980, de nombreux processus juridiques sont restés plus ou moins inchangés. Ces outils ont été principalement conçus pour aider les équipes juridiques à travailler plus efficacement dans le cadre des systèmes existants, en digitalisant peu à peu le travail manuel.
Le tournant des années 1990 et 2000
Dans les années 1990 et 2000, l’industrie juridique a commencé à repousser les limites des systèmes existants. La bulle Internet s’est développée (et a éclaté), et de plus en plus de sociétés autour de la tech ont émergé.
Auparavant, les ordinateurs étaient connectés à des réseaux plus petits et plus privés, et les juristes ne pouvaient envoyer des courriers électroniques qu’au sein de ces réseaux. L’explosion d’internet dans les années 1990 a donc inspiré aux juristes de nouvelles façons d’utiliser le web et de communiquer au-delà des petits réseaux.
De même, le cloud a pris son essor à la fin des années 1990 et au début des années 2000, lorsque plusieurs dirigeants d’entreprise ont imaginé un futur dans lequel les entreprises y stockeraient des fichiers essentiels et y hébergeraient des applications.
Ce tournant a ouvert la voie à d’autres types de technologies juridiques innovantes. Par exemple, des lois comme ESIGN (Electronic Signatures in Global and National Commerce Act) et UETA (Uniform Electronic Transactions Act) aux Etats-Unis ont légalisé les signatures électroniques et permis aux juristes de digitaliser en toute sécurité l’un de leurs processus les plus manuels.
Ces transformations ont jeté les bases d’une nouvelle expansion des logiciels hébergés sur le cloud et de ce que nous appelons aujourd’hui la transformation digitale du secteur juridique.
La transformation digitale du secteur juridique : des années 2010 à aujourd’hui
Depuis une dizaine d’années, de plus en plus d’entreprises de la LegalTech sont apparues sur le marché et ont créé des outils qui permettent aux équipes juridiques d’optimiser leurs processus. S’appuyant sur le cloud et la croissance d’internet, elles sont au cœur des récentes innovations technologiques dans le secteur juridique.
Les outils de technologie juridique tels que le CLM, la gestion des tâches juridiques et la signature électronique se sont transformés au fil du temps en solutions robustes qui gèrent des processus de bout en bout.
Ce bouleversement a accompagné l’évolution des responsabilités juridiques. En plus d’être un évaluateur de risques, le service juridique est désormais considéré comme un partenaire commercial stratégique qui contribue au résultat. Par conséquent, les équipes internes utilisent la technologie pour obtenir des perspectives analytiques et des améliorations de processus. De même, les contrats intelligents, la blockchain et l’IA sont relativement nouveaux, mais font l’objet d’une adoption croissante.
Ensemble, ces outils aident le secteur juridique à être un moteur commercial innovant plutôt qu’un goulot d’étranglement.